Radio France partenaire de la première édition du Prix littéraire Stéphane Frantz di Rippel
Ce nouveau prix prévoit de récompenser chaque année un ouvrage écrit par un journaliste sur des faits observés en reportage. II mettra à l'honneur une qualité d'écriture et un apport à la compréhension de la société actuelle.
Le jury, composé de représentants composé de grands reporters de divers médias présents, à Abidjan, lors de l’enlèvement de Stéphane Frantz di Rippel (dont Omar Ouahmane et Grégory Philipps, tous deux journalistes de Radio France), ainsi que de journalistes issus de rédactions nationales. Ce jury décernera la récompense à l’un des six auteurs en compétition.
Les prix seront dévoilés au public le samedi 26 mars et remis lors d’une grande soirée, organisée au Mouratoglou Hotel & Resort, en présence des auteurs sélectionnés et des membres du jury.
Qui était Stéphane Franz di Rippel ?
Directeur du Novotel d’Abidjan assassiné le 4 avril 2011 en Côte d’Ivoire, fut la victime d’une attaque d’un commando qui le soupçonnait d’héberger des journalistes internationaux « hostiles ».
Le 4 avril 2011, des hommes armés entrent dans l'hôtel et lui demandent où se trouvent les journalistes. Il nie leur présence et cet acte de bravoure les sauvera.
Il fut enlevé avec son compatriote Yves Lambelin, directeur général de Sifca, groupe agro-industriel ivoirien, l'assistant béninois de celui-ci, Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d'une filiale de Sifca. leurs dépouilles seront retrouvées un mois plus tard.
Monsieur Franz di Rippel était originaire de la ville de Biot dans les Alpes-Maritimes.
Stéphane Franz di Rippel par Grégory Philipps et Omar Ouahmane
« Au début du mois d’avril 2011, nous sommes à Abidjan pour couvrir les violences qui touchent la capitale ivoirienne, et les affrontements entre les forces pro-Ouattara et les soldats du président Laurent Gbagbo. C’est l’épilogue de quatre mois d’une crise post-électorale.
Alors que la guerre fait rage, nous avons trouvé refuge à l’hôtel Novotel dans le quartier du Plateau. L’établissement est dirigé depuis quelques mois par Stéphane Frantz Di Rippel.
Ce 4 avril en début d’après-midi, l’établissement compte encore une cinquantaine de clients, parmi lesquels une majorité de journalistes, quand un commando d’hommes en armes pro-Gbagbo pénètre à l’intérieur de l’hôtel. Que cherchent ces hommes ? Des « blancs » ? Des journalistes ? Une monnaie d’échange ? Les victimes expiatoires d’un régime agonisant ? Toujours est-il que lorsque ces hommes armés atteignent le 7ème étage où se trouve le bureau de Stéphane Frantz Di Rippel, ce dernier a un réflexe qui va sauver des vies, les nôtres, et condamner la sienne. Il nie la présence de journalistes dans son hôtel, alors qu’une quinzaine de reporters se dissimulent à l’étage supérieur. Qu’aurions nous fait à sa place, sous la menace d’une arme ? Aurions-nous eu le même courage ? Nous ne le savons pas et cette question nous hante.
Stéphane Frantz di Rippel et trois autres personnes (Yves Lambelin, Chelliah Pandian et Raoul Adeossi) seront amenés par le commando, manu militari. Nous apprendrons par la suite qu’ils ont été torturés, et exécutés, sans doute dans les heures qui ont suivi.
A ces hommes avec qui nous avons partagé quelques jours, quelques heures, nous voulons rendre hommage. Nous en sommes convaincus, leur sort aurait pu être le nôtre. Ce prix est là pour le rappeler et honorer comme il se doit la mémoire et le courage de Stéphane ».
Grégory Philipps, directeur adjoint de la rédaction de France Culture et Omar Ouahmane, grand reporter à la rédaction internationale de Radio France.
Ouvrages en compétition pour le 1er Prix littéraire Stéphane Franz di Rippel
- "Le Clandestin de Daesch" de Christophe Lamfalussy (Ed. Kennes) ;
- "Ultra Ecologicus" de Marc Lamozzi (Ed. Flammarion) ;
- "La France d’en face" d’anne Nivat (Ed. Fayard) ;
- "Pourquoi eux" de Caroline Pigozzi ;
- "Le déclassement français" de Christian Chesnot et Georges Malbrunot (Ed. Michel Lafon) ;
- "Et les Blancs sont partis" d’Arthur Frayer-Laleix (Ed. Fayard).
Lauréats de la première édition du Prix Stéphane Franz di Rippel
À l'occasion de la Semaine de la francophonie et de la langue française, la révélation du prix a eu lieu en public samedi 26 mars 2022 à Biot. Ont été également remis le Prix Ville de Biot et le Prix des libraires indépendants des Alpes-maritimes.
► Grand Prix Stéphane Franz di Rippel : "Le clandestin de Daech" de Georges Dallemagne et Christophe Lamfalussy aux Editions Kennes Société.
► Prix des Libraires indépendants de la Côte d'Azur : "Ultra Ecologicus" de Marc Lomazzi aux Editions Flammarion.
► Prix de la Ville de Biot : "Et les blancs sont partis" d'Arthur Frayer-Laleix aux Editions Fayard.
Les lauréats ont reçu une dotation financière ainsi qu'une œuvre unique créée par un artiste-artisan biotois.