Naissance d’une étoile : Zaho de Sagazan
La nazairienne Zaho de Sagazan, en 2020, est alors âgée de 20 ans quand, depuis la découverte adolescente de sa passion pour la musique, elle décide de se consacrer entièrement à ses productions, travaillant sans relâche ses compositions au clavier, cherchant sa voix et perfectionnant son style dans une totale discrétion. Pendant les deux années suivantes aucune création ne sera rendue publique, Zaho n’exposant sur les réseaux sociaux que quelques reprises jusqu’à la sortie de ses premiers singles La Déraison et Suffisamment dont la sobriété contraste avec la puissance des mélodies, des paroles et les nuances de son interprétation, révélant la naissance d’une nouvelle artiste.
Son nom est déjà familier des Nantais et amateurs d’art par le rayonnement des œuvres de son père, le plasticien Olivier de Sagazan qui interroge l’identité et le masque social dans ses inquiétantes sculptures protéiformes qu’il investit en s’y mettant en scène. Quant à Gaëlle, sa maman institutrice, elle transmet à sa fille l’amour de la langue française et l’initie à l’altruisme, lui rappelant la vertu de se mettre à la place des autres. Conseil que la jeune femme suivra notamment en se dévouant comme auxiliaire de vie aux personnes âgées et handicapées, peut-être se retrouvant dans leur sagesse, leur lâcher-prise et l’importance de se relier pour déjouer la solitude et l’ennui. Au passage, elle n’oublie pas d’étendre ce conseil à elle-même et c’est désormais en incarnant sa propre place, elle qui a grandi avec sa jumelle dans une fratrie heureuse de 5 sœurs, qu’elle l’occupe avec détermination et singularité. Zaho de Sagazan s’épanouit dès lors grâce à ce bel héritage familial.
Début 2021, à l’écoute de ses premiers enregistrements professionnels réalisés au sein de Terminus 3, pépinière musicale créative (Coline Rio, FYRS, Degree, Simone d’Opale, Hayden Besswood, Klem H, Nabla Mujina, Philémone, Wassa Sainte Nébuleuse, Valle Que Dalle…) initiée par le programmateur Jérôme Binet-Bos (Onyx/La Carrière) aux portes de Nantes, Marjorie Rousseau et Sarah Le Lann, déléguées musicales des antennes de Radio France, comprennent immédiatement qu’elles sont en présence d’une artiste d’exception. Le timbre atypique et envoûtant de sa voix de mezzo-soprano, sa qualité d’interprétation, sincère, investie, passionnée et ses mélodies entêtantes leurs créent immédiatement un flot d’émotions qu’elles souhaitent partager au plus grand nombre.
Zaho de Sagazan, désormais nantaise, va être l’objet de toutes les attentions des professionnels de la musique qui se chuchotent son nom dans un respect révérend, conscients de la nécessité de protéger ce trésor délicat. Zaho va y veiller elle-même, judicieusement conseillée par sa manageuse et amie Lucie Guilloux (Studio Volume/Disparate) rencontrée sur les bancs du lycée, résistant à l’appel des sirènes et aux pressions de l’industrie musicale. Depuis sa chrysalide où chacun attend patiemment son éclosion, Zaho de Sagazan consolide ses fondations et peaufine ses savoirs afin d’exposer le temps venu le meilleur de ses compétences. Pari gagnant.
S’enchaînent en 2022 de prestigieuses distinctions pour cette jeune interprète alors inconnue du public : lauréate du prix Chorus des Hauts de Scène, elle est repérée par Les Inouïs du Printemps de Bourges et Le Chantier des Francos. Quand Wart l’intègre dans sa prestigieuse équipe de booking, l’annonce de son premier concert officiel en octobre 2022 donne le vertige : la novice Zaho assurera magistralement la 1ere partie de Mansfield Tya au Trianon et quelques jours plus tard celle d’Hervé à l’Olympia. En décembre, sa création à l’Aire Libre pour les Transmusicales de Rennes suivie en janvier 2023 de sa prestation à l’Hyper Week-end Festival de La Maison de la Radio et de la Musique confirment l’engouement spontané du public pour cette artiste jusqu’alors inconnue.
La scénographie de son live, réalisée par Jordan Magnée, s’inspire du Berlin des années 80 cher à Kraftwerk dans un sobre décor industriel. L’encadrant sur deux podiums dont les instruments sont surélevés par des pieds métalliques, les silhouettes de ses fidèles et talentueux acolytes, le batteur Tom Geffray et le claviériste Alexis Delong, veillent sur la blonde et lumineuse jeune femme tels les gardiens austères des portes d’un temple dont elle serait la grande prêtresse rayonnante.
Car Zaho de Sagazan possède une palette d’expression d’émotions bouleversante, jusqu’à nous couper le souffle dans ses silences, qui rappelle le charisme des plus grands interprètes - Brel, Barbara - et lui confère d’ores et déjà l’aura d’une grande dame de la chanson française. Inimitables, ses intonations rappellent la sensualité d’une Billy Eilish dénuée de toute affectation et surtout les fêlures de voix d’un Tom Odell dont on serait le récipiendaire des confidences. C’est que Zaho met, dans toutes ses chansons, son cœur sur la table en se livrant sans fards et avec humilité. Cette impudeur pose un baume sur nos expériences insatisfaisantes et nos insécurités relationnelles et permet de dissoudre nos hontes et notre culpabilité, vecteurs de nos parts d’ombre. Nous sommes et faisons ce que nous pouvons jusqu’à savoir mieux, semblent nous chuchoter intuitivement les chansons de Zaho, nous évitant les pièges des relations délétères aux autres comme à nous-même ou dont nous serions les témoins en nous tendant un miroir pour que l’on s’y regarde ensemble et reprendre notre pouvoir de choix. Elle qui souhaitait devenir thérapeute, la voilà réalisant son vœu autrement, grâce à ses dons révélés par son dur labeur couplé à une profonde acceptation de soi et à sa fine analyse de la nature humaine.
Son premier album, longuement travaillé avec les réalisateurs Pierre Cheguillaume et Alexis Delong afin de restituer toute l’énergie de ses concerts sur une production discographique, vient de sortir le 31 mars 2023 sur son propre label, Disparate. Il s’appelle La symphonie des éclairs, titre qui reprend la chanson éponyme où certainement se trouve la clef du mystère Zaho de Sagazan. Elle s’y raconte enfant, incomprise à ses yeux et ceux des autres jusqu’à l’évidence que ce combat intérieur recèle le secret de son essence : transformer en sa faveur ce qu’elle juge d’elle-même pour en renaître. Les 13 chansons qui le composent ne racontent pas ses histoires mais les nôtres, nos amours secrets, nos fantasmes innocents ou coupables, nos peurs de ne pas se dire en vérité, nos espoirs d’être reconnus et surtout la pureté de notre amour, celui des autres, celui de soi, qui continue de vibrer même lorsqu’il ne trouve pas de réciprocité en écho.
Dans ses forces et fragilités, Zaho de Sagazan nous ressemble et sa fraîcheur autant que sa maturité, son authenticité ainsi qu’une discrète androgynie en font le porte-parole de tous les genres et générations. Elle nous rappelle à tous que nous sommes uniques, nous qui, peut-être comme elle, avons pu nous croire un jour ordinaire.
Absorbant l’héritage de la chanson en le modernisant par des productions musicales audacieuses, la voix nouvelle de Zaho de Sagazan ouvre une nouvelle voie à la chanson française. Portées par une génération éveillée consciente de la fragilité de notre environnement relationnel et de la délicatesse d’en prendre soin, s’y glisseraient des valeurs humbles, honnêtes et responsables, profondément compassionnelles, terreau d’une expansion fraternelle de notre société. Se reconnaître en Zaho de Sagazan, c’est accepter de s’aimer soi-même pour aimer l’humanité toute entière.
Une étoile est née… et elle rayonne comme un soleil.
► Zaho de Sagazan a réalisé par elle-même le clip de Tristesse où ses talents de réalisatrice et d’interprète sont révélés 🔽
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► Zaho est en tournée dans toute la France et se produira à Paris le 18 avril au Trianon (complet) ainsi qu’à l’Olympia (complet) le 4 novembre. Trouvez un concert où la découvrir sur wartiste.com.
