Electro, jazz, chanson française ou BD concert, cette semaine À l’air libre vous balade une fois de plus et vous fait découvrir les bons plans et concerts à rejoindre en région

Nord-Ouest : Scopitone fête ses 20 ans, à voir et à clubber

« The » festival des cultures électronique et des arts numériques promet une 20ème édition étincelante. Toujours aussi défricheur et engagé, Scopitone illumine jours et nuits les lieux emblématiques de Nantes du 14 au 17 septembre.

Deux projets audiovisuels d’envergure se découvrent au château des Ducs de Bretagne et sur les bords de l’Erdre à la nuit tombée. Une création, le mapping monumental de Yann Nguema (bientôt plus connu en tant qu’artiste digital qu’en tant que musicien d’Ez3kiel), prend place dans la cour du château faisant résonner les vieilles pierres avec la culture indienne. Et Constellations, la surprenante installation de Joanie Lemercier s’apprécie sur l’eau. L’artiste d’origine rennaise projette dans de fines gouttes d’eau en suspension des images du cosmos, une expérience tridimensionnelle saisissante.

Scopitone sonne aussi l’heure des fameuses nuits électro à Stéréolux (jusqu’à 5h du matin) et sa débauche d’artistes venant de tous horizons. Parmi lesquels : la berlinoise Anetha, la djette nous abreuve d’une techno transe irrésistible ; l’anglais Daniel Avery aime nourrir sa techno d’ambient et d’indu pour mieux nous immerger de beats sensuels ; là où Poté, son compatriote (mais lui d’origine caribéenne), livre une bass music chantée qui fait de l’œil à la pop ; à Téhéran aussi ça bouge bien et nous avec, grâce à une autre djette, Nesa Azadikhah.

Dès jeudi, attention, une création hors norme vous est livrée, celle de 4 producteurs(trices)/musiciens(nes) très en vue (dont 2 nantais) : Maelstrom, Flore, Fasme et Djedjotronic. Chacun joue, de façon simultanée ou en alternance dans un des quatre coins de la salle. Une soirée qui promet une immersion expérimentale et aux sonorités électroniques texturées des plus incroyable.

► Scopitone, demandez le programme sur stereolux.org tout en découvrant le teaser 🔽

Nord-Est : Le Colmar Jazz festival, le haut du panier

Du 15 au 27 septembre, 13 jours durant un jazz pluriel, accessible au plus grand nombre et néanmoins de qualité va rayonner sur la ville de Colmar avec pas moins de 13 concerts et un 20ème en off (ces derniers tous gratuits).

En ouverture, Christophe Imbs invite le sax ténor de Julien Lourau. Avec la batteuse Anne Pacéo et le contrebassiste Joan Eche-Puig, ils nous livrent ForYourOwnGood !. « Pour ce nouveau projet, le claviériste Christophe Imbs a voulu réunir à ses côtés des musiciens et musiciennes de jazz peu frileux à l’idée de se frotter à des esthétiques très larges qui constituent son univers musical », précise notre déléguée musicale Marie-Lyne Furmann.

Le saxophoniste Laurent Bardaine et son quartet Tigre d’eau douce nous fait ronronner de plaisir en nous embarquant dans une odyssée chimérique aux confins des plaines et forêts sur les traces du noble félin.

L’impatience est également là de découvrir Fred Pallem et Le Sacre du Tympan. Ils offrent en exclusivité quelques titres (en plus des anciens), de leur nouvel album X, à paraître en octobre, un voyage entre la musique funk à la française, le free jazz, la pop, l’afro beat, les musiques de films érotiques et d’horreur.

Les enfants ne sont pas en reste avec Le jazzier des émotions. Jean Lucas et tout le TromBaBa Trio interprètent treize petites plongées au cœur des émotions, un jazz poétique et drôle à la fois.

Quant au saxophoniste Frank Wolf, il se taille la part du lion puisqu’il est à 2 reprises sur scène. Tout d’abord aux côtés de Mieko Miyazaki, avec la joueuse de Koto (un instrument à cordes pincées utilisé en musique japonaise traditionnelle), il nous convie à une belle rencontre avec le pays du soleil levant. Puis, avec son quintet Acoustic Five, Frank Wolf fait sonner une note bleue aussi lyrique que sophistiquée.

Sans oublier le superbe Femi Kuti, il vient dans une formule on ne peut plus intimiste, en duo avec son fils, Made Kuti qui a lui aussi l’afrobeat dans le sang.

Pour un pas de côté qui vaut néanmoins le détour, voici parmi d’autres, quelques bonnes découvertes du off : Flupke pour un live électro, Phlox et son jazz rock estonien ou encore le retour tant attendu après 10 ans d’absence d'Enneri Blaka armé de son électro funk’n’roll.

► Lever le rideau de cette nouvelle édition du Colmar Jazz Festival sur festival-jazz.colmar.fr

Sud-Ouest : Au festival Gribouillis, une soirée à vivre sans faute

Le tout jeune festival bordelais Gribouillis (tout juste 2 ans), combine joyeusement BD, livres illustrés, ateliers, expositions, spectacles, conférences et concerts. Du 16 au 18 septembre, il reflète toute la vitalité et la créativité des auteurs, dessinateurs, de ce monde de l’édition en perpétuel ébullition. À l’air libre met un coup de projecteur sur la prometteuse soirée de clôture du festival, dimanche soir au Rocher de Palmer, J’aurais voulu faire de la bande-dessiné.

Cette soirée réunit 3 orfèvres (chacun dans son domaine), qui tous auraient aimé en être, qui tous rêvent du 9ème art. Une frustration qu’ils transforment en cadeau avec ce projet hors cadre. Il réunit notre Dominique A national, le contrebassiste de jazz Sébastien Boisseau et l’auteur de BD Philippe Dupuy.

« Complices et improvisateurs en diable, ces 3 artistes dialoguent à plusieurs voix, s’interrogent sur le processus créatif, une parenthèse enchantée », s’enthousiasme notre déléguée musicale Muriel Chedotal.

Pour tout dire, leur rencontre ne date pas d’hier, elle s’est produite il y a quelques années et a déjà porté ses fruits avec la parution de la BD du même nom, « J’aurais voulu faire de la bande-dessinée » sortie en 2020 aux éditions Futuropolis. Mais le désir est tenace à qui ne l’assouvit que partiellement. Dominique A, Philippe Dupuis et Sébastien Boisseau prennent donc ensemble le chemin de la scène pour lui donner une seconde vie, un second souffle lors de ce BD-concert.

► Alors, à qui veut faire, va applaudir ces 3 artistes à n’en pas douter très inspirants : lerocherdepalmer.fr

Sud Est : La nouvelle édition des Vendanges Musicales, un bon cru !

« Rendez-vous à Charnay les 16 et 17 septembre, un magnifique village près de Lyon où il fait bon se balader mais aussi vendanger de la musique ! », s’exclame notre déléguée musicale Véronique Hilaire.

Le vendredi Malik Djoudi ouvre le bal, un artiste accompli qui prête dorénavant sa plume aux plus grands. C’est une grande dame qui lui emboîte le pas, Jane Birkin réveillée par Etienne Daho. Il ne lui a pas lâché la grappe (elle l’en a même remercié) et l’a convaincu de se remettre non seulement en selle / en scène mais surtout d’écrire pour la 1ère fois les paroles des chansons de son dernier album paru en 2020, Oh pardon tu dormais ? . Lili Wood & The Prick déverse quant à eux leur pop électro toujours aussi efficace et vous délivre leur 4ème album, Most Anything. Sans compter sur la présence d’un lyonnais, Paul Morris une jeune pousse prometteuse. Il sort son 1er EP Émotion vive ce mois-ci.

Le samedi, l’ardéchois Simon Tabardel fait sonner son hip hop tout en clair obscure quand la jeune nantaise Zaho de Sagazan est animée du feu sacré. De sa voix grave, elle passe du murmure au cri, enlace des rythmes électro et les mêlent à une techno berlinoise et a de l’électronica. Doigts dans la prise avec General Elektriks avec qui l’alchimie opère toujours aussi bien avec son funk, pop, électro. Et ne comptez pas sur Juliette Armanet et son Dernier jour du disco pour réduire la cadence. Enfin, les 2 frères de Terrenoire, adoubés par un autre Stéphanois, Bernard Lavilliers qui les a fait chanter sur son dernier album dans Je tiens d’elle (titre hommage aux racines, aux origines et à la ville qui les a tous vu grandir).

► Vendanges Musicales, de quoi aiguiser vos papilles auditives lesvendangesmusicales.fr