Voyage voyage par Lisbone
Le déconfinement se poursuit au gré des étapes fixées par les autorités. Premier train pris pour moi, ce week end d’après la fête des mères. Un train qui paraissait, il y a encore quelques semaines, si banal. Un TGV pour parcourir quelques 471 kilomètres si nécessaires si j’ose dire. Et soudain dans mon esprit l’idée plus précise du mouvement… Mais surtout la matérialisation de ce rêve encore fragile de pouvoir à nouveau voyager.
Mes camarades de la revue musicale Tsugi et de leur web radio m’ont fait voyager immobile avant même la concrétisation de ces rêves de migrations temporaires.
Redécouvrir ainsi ce titre symbole, à lui tout seul, des années 80. « Voyage voyage » la chanson de Desirless qui envahissait en 1986 l’Europe toute entière trouve aujourd’hui une nouvelle jeunesse, mais aussi et surtout une nouvelle vérité. Revue et corrigée par un jeune auteur compositeur interprète, répondant au doux nom de Lisbone (oui avec bien un seul n), mais originaire de Montpellier, dont on ne sait pas grand-chose, mais qui a su attiser le désir avec ses deux relectures de la même chanson. « Voyage Voyage » est une chanson à l’origine écrite pour Michel Delpech. Elle sera finalement choisie par cette étrange créature au profil très androgyne et graphique à la fois que fut l’icône météorique Desirless.
Du top 5O des « petits clous » à aujourd’hui avec ce jeune homme, Lisbone, cette chanson populaire pourrait allègrement retrouver en cet été 2020 une deuxième vie. En deux versions. L’une plutôt diurne, et l’autre plus déviante et nocturne. Deux ambiances, deux lumières pour une même injonction formulée par nos désirs de vie et de liberté. Et ainsi de se souvenir de cette phrase de Tony Wheeler « Tout ce que vous avez à faire c’est de décider de partir et le plus dur est fait… ».
Didier Varrod, Directeur musical des antennes de Radio France