A Manu Dibango par Didier Varrod
Manu Dibango est décédé du covid 19 le 24mars dernier. « Papa Manu » pour certains, l’explorateur pour d’autres, le doyen de la musique africaine, symbole de l’hybridation musicale avant même que cette expression se fasse jour. Manu Dibango fut un architecte, bâtisseur de ponts entre les musiques africaines, afro américaines et françaises. Il était l’âme de Makossa autant que celle de Trenet ou Gainsbourg. Il était le pouvoir sorcier de la danse, autant que la liberté du jazz qui s’invente des chemins populaires. Soleil noir, éblouissant de générosité et de curiosité, l’homme ne connaissait que les lendemains qui chantent sans être envahi d’une quelconque nostalgie. Il manque déjà.
Je suis simplement un gars qui est musicien, ni européen, ni africain. Je suis un musicien d’origine africaine. La musique, il ne faut pas la mettre en prison. Beaucoup de gens écoutent la musique avec des œillères
Manu Dibango
Tout est dit.