Cette semaine les envies bourgeonnent, un regain d’énergie, le printemps lui-même est de la partie. Alors, têtes d’affiche ou découvertes musicales, les soirées à venir donnent des ailes et vous entraîne aux 4 coins de l’Hexagone
Sud-Ouest : Forever Pavot, à jamais et pour toujours
Avec Forevert Pavot, on sait quand il a commencé (avec son album Rhapsode en 2014), mais on ne sait jamais où il va s’arrêter. Cette fois-ci, avec la sortie de son nouvel opus L’idiophone, sorti le 3 février 2023 chez Born Bad Records (un album Fip), il explore une fois encore le 7ème art. Comme la pellicule, le paysage défile et c’est une aventure !
Certes, son univers est traversé par le 7ème art, ses compositions résonnent comme un film de Philippe Sarde, Vladimir Cosma ou François de Roubaix. Mais au-delà de la filiation musicale son parcours est totalement émancipé, unique.
"Il y a une dizaine d’années je faisais du punk hardcore, ensuite j’ai fait de la chiptune, de la pop, des compos garage / folk enregistrées sur K7, et maintenant des choses inspirées des musiques de films 60’s… La seule ligne directrice ce sont mes envies. Personne ne pourra m’emmerder si je veux faire un album de reggae dans 3 ans ou un album de chansons françaises. Parce que c’est moi qui décide", dixit Forever.
Avec le rochelais le suspense est donc au rendez-vous et la surprise, ici, fantasmagorique. Cet "Idiophone" sonne comme la découverte d’un talisman, une merveille qui nous embarque dès le 1er titre, En voiture, dans la course poursuite d’un braqueur, sur des envolées de cordes symphoniques sensuelles et en tension, "Il y a ce type à la radio qui parle trop, à vive allure, du Vivaldi dans la voiture". Idiophone, soit l’autotune (et dans autotune, il y a ...auto) dont Emile Sornin de son vrai nom, et oui on l’a démasqué malgré le bas en nilon, fait usage sur d’autres de ces 14 nouveaux titres.
"Chansons psyché, pop expérimentales et superbement cinématographiques, embarquez pour Forever Pavot le 23 mars sur la scène de La Rock School Barbey à Bordeaux", nous conseille notre déléguée musicale Muriel Chedotal.
Un Forever Pavot, stupéfiant !
► Dans la voiture, pied sur la plancher sur YouTube 🔽
► À applaudir :
- Le 23 mars à Bordeaux à La Rock School Barbey rockschool-barbey.com
► Sa virée concert :
- Le 25 mars à La Rochelle à la Sirène la-sirene.fr
- Le 26 mars à 16h à la Nef d’Angoulême https://www.lanef-musiques.com/concert/forever-pavot-le-bingo-sosu-inn-…;
- Le 26 mai à Tulle sur la scène Des Lendemains qui Chantent deslendemainsquichantent.org
► On a adoré l’entendre, invité d’un live à Fip le 14 février dernier à retrouver sur fip.fr
Sud-Est : Un 1er avril en chanson avec La Criée et son marathon
En avril, Annonay en Ardèche ne perd pas le fil, La Criée propose un marathon en chanson qui a du souffle et beaucoup d’inspiration. De 11h jusqu’à tard dans la soirée, la chanson française tient le haut du pavé et se décline dans divers lieux dont les concerts de 2 lyonnaises, Lou Nell et Buridane et 2 auvergnats, Jean-Louis Murat et Baptiste Dupré.
Lou Nell du haut de ses 22 printemps a déjà fait les 1ères parties de Christophe Maé, Ben Mazué et Jeanne Added. "Le cœur en bandoulière, armée de sa guitare elle chante pour trouver à sa sensibilité un exutoire, chante A fleurs de mots, titre de son tout 1er EP, une douceur et une poésie telle une soie que l’on pose sur ses épaules frileuses", souligne notre déléguée musicale Véronique Hilaire.
Plus "confirmée", Buridane, au parcours déjà salué (Chantier des Francos, Prix Adami, lauréate du FAIR, coup de cœur de l’académie Charles Cros...), l’autrice compositrice interprète vient incarner son nouvel album, Colette Fantôme. Une enquête, un pont entre Colette et l’artiste qui tient du dialogue avec un fantôme, d’un rêve d’émancipation, d’une mythologie à écrire. Ses chansons s’écoutent comme une danse tribale qui chasse les mauvais esprits et fait venir la pluie, des chansons vaudous ensorceleuses.
Le très attendu Jean-Louis Murat avec son dernier album sous le bras, La vraie vie de Buck John paru en 2021. Cet hommage très personnel à son héros de jeunesse, "Buck John" est la 1ère BD qu’il a lu enfant, un cowboy né au début des années 50, dont les aventures se poursuivent en 12 chansons intemporelles. Une plongée dans les thèmes qui lui sont chers : les voyages, l'amour, la transmission, l'histoire, ainsi que de nombreuses références aux grandes figures qui ont marqué sa vie.
Quant à Bastien Dupré et ses deux musiciens, ils content les maux du temps via des chansons inspirées du jazz, du folk, de la pop. Leurs balades nous entraînent vers de nouvelles contrées musicales empruntes de douceur et de rêveries.
Un marathon de chansons à cueillir sans tarder !
► Réservations sur smac07.com
► Lou Nell, on en veut En Corps sur YouTube 🔽
► Jean-Louis Murat session Live 7 titres de son dernier album 🔽
Nord-Ouest : Samifati et Laura Cahen au festival Handiclap
Du 23 au 26 mars le festival Handiclap de l'APAJH 44 (Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés de Loire-Atlantique) dresse son chapiteau au Parc des Chantiers sur l’île de Nantes et irrigue divers lieux de La Cité des Ducs. Les propositions vont bon train, concerts, spectacles, tables rondes ou encore expositions. Une programmation alléchante parmi lesquelles les soirées de Samifati et Laura Cahen.
Samifati ouvre la danse le 23, le duo nantais jouent avec nos émotions. Dansant, puissant, brut, hypnotique ou mélancolique, les 2 musiciens font souffler le chaud et le froid sur un public qui ne cesse de croître. Techno mélodique, envolées lyriques, percussions ancestrales, boites à rythmes et synthétiseurs analogiques autant d’ingrédients de leur électro hybride et cosmopolite dont le violon de Sami est le narrateur. Les images d’Axel Vanlerberghe (vidéo-maping) viennent transcender cet univers sur scène. Chine, Indonésie, Corée du Sud, Vietnam, Thaïlande, Burkina-Faso, Egypte, Maroc… Autant de voyages qui ont nourrit leurs compositions. Les 2 globes trotteurs nous emmènent toujours loin plus loin, ici en Egypte, et bientôt au Bénin.
► BENIN ft. Benin International Musical de Samifati sur YouTube 🔽
Laura Cahen répond également à l’appel le 24 mars et nous avec. Son nouvel et second album, Une fille (fait suite à Des filles son dernier EP) revendique avec poésie autant ses convictions féministes que son identité sexuelle.
À écouter en boucle mais aussi dans le podcast Musicaline de France Inter. Enregistré dans un château d’eau en Normandie, Laura s’y raconte sans fard. Si sur scène elle ne s’entoure que de femmes, pour son opus, elle fait équipe avec Dan Lévy, moitié du groupe The Do. Son indie-pop explore une nouvelle palette, quelques discrètes guitares électriques de-ci, quelques touches plus électro de-là, tout en gardant cette vulnérabilité dans la voix qui tel le coup de pinceau du peintre forme traits, aplats et donne tout son éclat à ses chansons aquarelles, délicates et tout simplement belles.
► Laura Cahen et Jeanne Added, les yeux fermés nous allons là où elles vont 🔽
Samifati et Laura Cahen à applaudir au festival Handiclap. Réservations sur handiclap.fr
Nord-Est : Scúru Fitchádu et PØGØ soufflent sur les braises du metal
Profils diesel en soirée s’abstenir. Poing levé (mais seuls l’index et l’auriculaire pointés), l’Espace Django de Strasbourg invite à secouer notre crinière aplatie par le port du bonnet de ces longs mois d’hiver et libère la bête qui sommeille en nous. Sa soirée metal du 23 mars va embraser le public et libérer 2 fauves, Scúru Fitchádu et PØGØ, 2 ambassadeurs du genre sacrément remontés.
Scúru Fitchádu (“noir profond” en créole), tout en rage et en combat, un artiste coup de poing qui mêle funaná cap-verdien, fureur du punk et de la techno tel un rituel féroce capable de briser les chaines de l’esclavage. Sa mère est angolaise et son père a grandi au Cap-Vert, une île dont l’histoire a de quoi mettre les nerfs direz-vous, l’île a servi de tête de pont à la traite des esclaves et au commerce triangulaire. Textes protestataires clamés de sa voix éraillée, il y a néanmoins un petit cœur qui bat sous cette armure d’insurgé, aussi Scúru Fitchádu verse de temps à autre dans sa musique quelques moments poétiques mais, trop point n’en faut.
"Pas de répis avec PØGØ, le duo de Besançon nous en met plein les oreilles, pirate l’enfer, "Hack the hell" (du nom de son dernier teaser), ça donne le ton, tout en flamme et diablement apocalyptique", souligne notre déléguée musicale Marie-Lyne Furmann.
Il est donc peu probable qu’on les croise à confesse dimanche prochain... À leur écoute on pense à Ghostemane ou Mimi Barks, PØGØ chevauche furieusement les terres du trap metal, guitares heavy avec des rythmiques appuyées façon hip-hop.
Scúru Fitchádu et PØGØ, un concert incandescent, Yeaaah !
► Réservation pour cette soirée sur espacedjango.eu
► À l’écoute de Hack the hell, même Hadès, le Dieu de l’enfer à les jetons 🔽