Fantazio, musique et autisme la belle turbulence
Faut-il faire de l’artiste une figure utile ? C’est finalement la question que pose en creux ce magnifique moment de radio et donc de podcast imaginé par Marie Richeux.
Ausculter les liens mystérieux entre le soin, les thérapies et l’expression artistique. Dans ce numéro nous allons à la rencontre de Fantazio, musicien, auteur et performer. Dans cet épisode, Marie Richeux questionne aussi notre propre rapport à la norme. On sourit quand Fantazio parle avec étonnement des concerts dits « normaux », de la guérison par un frottement social, de la tristesse qui disparaît quand on ne sait plus où on est.
Au contact des autistes, on plonge dans un bain direct. Le sol devient glissant et cette perte de point de repère immédiat devient une clé d’entrée dans leurs mondes… « En 2000, je suis arrivé à l’hôpital de jour Adam Shelton qui était tenu par Howard Buten, et là, j’ai rencontré Philippe Duban, un psychologue qui a eu une vie assez étonnante, entre solidarité au sens large et soin. Après, il a ouvert sa structure Turbulences qui est un ESAT*, un lieu où les autistes étaient autonomisés. A l'époque, il n’y avait pas de lieux pour les jeunes majeurs, ou très peu. Il a donc ouvert ce lieu de vie avec des gens qui passent. D'ailleurs, quand on y est, on ne se dit pas qu’on est dans un lieu de soin. De toute façon, l’autisme, c’est indéfinissable. Si ce n'est peut-être par cette seule définition : un monde mental très chargé au sein duquel la domestication du langage et des codes sociaux reste lointaine. La domestication qu’on a tous intégrée n'est qu'une forme de folie normée : on dépose le tampon là-dessus et on dit que c’est la norme… »
A écouter dans l'émission Par les temps qui courent sur France Culture