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Coup d’œil pour « Tous quelqu’un » de Daphné Swân

« Tous quelqu’un » de Daphné Swân, un coup d'œil Radio France
Daphné Swân © Anne-Laure Etienne

Un pour tous, tous quelqu’un !

Le parcours atypique de l’artiste Daphné Swân démontre que si tous les chemins que l’on emprunte dans sa vie mènent à exprimer sa vocation profonde, la sienne semble intimement liée à la nécessité d’étendre à tous sa fraternité universelle.

Pour ce faire, Daphné s’est investie, alors jeune adulte, dans la profession la plus évidente pour défendre les intérêts d’autrui : le métier d’avocat, qu’elle a exercé en accord avec ses valeurs humanistes. D’ailleurs, son 1er EP Eventail sortit en 2018 exprime déjà l’exigence de se considérer mutuellement avec dignité, « Aujourd’hui pour nous rebeller, bien avant de lever le poing, refusons de nous rabaisser et restons à tout prix humains » (La cour des animaux).

On peut imaginer que ce sont ses origines étrangères, franco-flamandes et vietnamiennes qui ont conduit Daphné Swân au besoin viscéral d’honorer la préciosité de tout être humain. Pourtant, elle revendique son appartenance à son terroir local du nord de la France car « Je suis d’la troisième génération, j’parle pas vietnamien à la maison, ma seule Asie est sur carte postale, pour moi c’est un rêve, pas une terre natale » (16/9), affirmant ainsi son attachement à l’identité singulière de chacun au-delà des clichés nationalistes ou ethniques. Sans pour autant renier ses racines ancestrales, Daphné Swân a éclos dans la terre qui l’a vue grandir.

Dès l’enfance, sa sensibilité s’est exprimée à travers plusieurs passions comme l’écriture qu’elle affectionne au point de souhaiter, adolescente, devenir romancière et la musique qu’elle a étudiée au conservatoire de Lille grâce au piano et au violon. Sa curiosité naturelle la pousse à apprécier une variété de genres allant de la musique classique au rock progressif ou industriel et du trip-hop à la musique contemporaine, influences que l’on retrouve dans ses compositions actuelles.

Puis, c’est au cours de ses années d'études de droit qu’elle allie amour des mots et de la musique en commençant à écrire ses propres chansons et à les interpréter dans les scènes ouvertes de l’agglomération lilloise.

Comme une évidence, survient alors le déclic de faire de la musique son métier, né d’un long séjour initiatique au Vietnam puis pendant son exercice en tant qu’avocate peu après les attentats du Bataclan. Elle confie alors “Je vois mes chansons comme de possibles lumières dans les turpitudes d’une époque trouble”.

Après ce premier EP acoustique, écrit et composé entre la France et le Vietnam et soutenu par la SACEM qui préfigurait déjà son instinct pour les mélodies saisissantes et les mots qui interpellent, Daphné Swân a évolué dans son parcours d'artiste au gré des rencontres et des résidences de création, de la France (rencontres d’Astaffort) jusqu'au Québec (Destination Occitanie et Gaspésie) qui l’a séduite par sa liberté musicale et son attachement à la francophonie.

Il en résulte Eecloo (prononcez « Eklo ») qui sortira le 10 novembre chez Sui Genesis, album réalisé par Daran (Johnny Hallyday, Maurane, Florent Pagny, Garou…) dont il assure aussi les parties guitares et basses alors que Daphné conserve le jeu des parties claviers et violons. Ce titre, issu d'un patronyme familial de l’artiste évoque l'éclosion, celle du nouveau style de Daphné à mi-chemin entre la versatilité de Trent Reznor, de Nine Inch Nails et l’impertinence de Yelle. Composé de 10 titres francophones sur fond d’alt pop sensible et consciente, cet album, dont l’insolence perce dans des comptines pop aux refrains obsédants, est un manifeste de notre devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Daphné Swân y revendique, entre autres valeurs, l’importance d’exprimer sa vérité la plus intime qui trouvera un écho auprès d’autrui, « Écoute-toi, écoute-toi, entends ta voix, entends ta voix, on est là, on est là et on te croit » (La porte) et de suivre sans crainte sa propre voie, « Lâche enfin tes rênes, il n'est pas trop tard, cette vie c'est la tienne, embrasse le hasard » (Ta licorne) qu’elle a osé elle-même embrasser avec courage et foi. 

Tel un guide bienveillant, son parcours étonnant nous montre le chemin de la réalisation de ses propres rêves, qui, pour un artiste professionnel, passe autant par la créativité débridée que par la reconnaissance publique. Accompagnée par les tourneuses de Sostenuto qui l’ont programmée sur de belles scènes du nord de la France, Daphné Swân s’est vu offrir une nouvelle visibilité l’année dernière dans le festival parisien Avec la Langue qui célèbre les artistes francophones. Elle sera également le 9 novembre sur la scène du CrossRoads festival à La Condition Publique à Roubaix aux côtés de sa bassiste Laurène Vatier et de son batteur Eric Navet, évènement qui lance les jeunes pousses de l’émergence musicale devant un public de professionnels et de festivaliers avides de nouvelles sensations.

Pour patienter en attendant ses concerts, trois clips issus de son dernier album sont sortis, l'engagé Bienvenue en lice pour la « Fête du clip » à Lyon où elle scande son chant fraternel « Toi, héritier de nos fautes, mais c’est pas nous c’est les autres, tu es le bienvenu » sur des rythmes industriels aux accents tribaux, l'hypnotique Chante-moi, philtre d’amour à son public et le groovy Tous quelqu’un. Daphné Swân fait passer un nouvel appel fédérateur à vibrer et danser ensemble dans ce vidéo-clip réalisé par Marianne Hell à Lille. Ce condensé inventif, fantaisiste et hyper-dynamique de messages en milieu urbain nous convoque à (re)prendre le pouvoir sur nos vies et tendre la main à ceux qui en manquent, « Et si nous étions ce quelqu’un, qui fait des choses qui n’fait pas rien, pour aider ceux dont on dit qu’ils ne sont rien…Et pour qu’enfin ce monde explose, de ces mots pas anodins, crions au loin à haute dose, personne n’est rien ! ».

On y retrouve la chanteuse dans un costume immaculé au look ethno-futuriste stylé façon Björk, coiffée d’une cagoule ornée de cornes qui lui confère un air de diablotin blanc œuvrant pour les forces du bien. Dans ce clip, Daphné Swân revisite avec impertinence et humour l’expression « être l’avocat du diable » dont même les anges, dans ces temps incertains, ont bien besoin !

► Découvrez le clip Tous Quelqu’un de Daphné Swân sur YouTube 🔽

► Daphné Swân en concert : 

  • Le 3 novembre à Amiens (80), Cité Carter au festival Witches Week ;
  • Le 9 novembre à Roubaix (59), La Condition Publique pour le Crossroads Festival ;
  • Le 15 mars 2024 à Gauchy (02), Maison de la Culture et des Loisirs en première partie de Dick Annegarn.

► Pour connaître l’univers de Daphné Swân, son site internet daphneswan.com et ses réseaux sociaux Facebook et Instagram.

Radio France tout au long de l’année accompagne la vitalité de la scène et de la production française. Nous revendiquons notre rôle de soutien et notre capacité à inventer tous les jours de nouveaux dispositifs pour faire vivre cette belle exception culturelle française

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