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Le EP de la semaine : Hayat

l'artiste musical Yassine Stein
L'artiste musical Yassine Stein © Adrien Lagier

Yassine Stein « Hayat »

«Un avenir glorieux contre un passé sombre (…) Je rêvais d’un monde meilleur mais je n’ai plus seize ans » ainsi parle Yassine Stein, 26 ans, se projetant dans son futur proche, symbolisé par l’année 2021.

Il en fait une chanson réaliste… et un premier album court et précis intitulé « Hayat ». Hayat, cela signifie en arabe, « la vie ». Pas l’arabe littéraire, mais celui d’un dialecte marocain qui court et parfume les rues de Casablanca. Cette langue souple, la darija, qui permet de traduire en sons des émotions contrastées et picturales. Yassine Stein était jusque-là repéré comme backer de Lomepal sur scène. Le backer comme l’explique le site « Noise » c’est l’ange gardien du rappeur qui est en tête d’affiche. De l’anglais « to back », il supporte le show et soutient son partenaire, tout en restant dans son ombre. Yassine Stein aimait jusque-là ce rôle d’homme et d’activiste de l’ombre auprès de celui qui avait pris la lumière avec fulgurance. Sûrement en phase, avec Sako, autre backer qui explique, « backer, c’est de la dentelle, c’est des mathématiques ».

Jusqu’au jour où Yassine Stein, tel un Zorro du flow, surgit hors de la nuit et court vers son aventure au galop, lors d’un planet rap d’anthologie. Il donne de la couleur sonore au fait de « teaser ». L’anti frontman est devenu, celui qui à force de travail et de réflexion, passe devant.

Pour Yassine, tout a commencé par une école de cinéma, celle de Luc Besson. Scénariste de formation, il rejoint l’équipée répondant au nom signifiant de l’ordre collectif. Pour, entre autre mettre en image l’histoire de Lomepal. L’image et le cinéma sont partout dans la musique de Yassine. Un "cinémot" qui exprime une façon d’être, d’abord dans l’intention rétinienne plus que dans un discours en forme d’état des lieux sociologiques. C’est tout ce que l’on ressent à l’écoute de son magnifique titre « Itissalat ».

Pessimiste ascendant réaliste, ou réaliste ascendant optimiste, on oscille entre les deux sentiments à l’écoute de ce premier EP enthousiasmant et intriguant. A l’image aussi du choix de son nom d’artiste : Yassine Stein. L’orient et le germain dans un même ensemble. La sensualité et la pierre, dans un même corps. La peau et le minéral dans une même matrice. Comme l’écrivait Claudel « L’occident regarde la mer et l’orient regarde la montagne ».

Yassine Stein est un oiseau noir dans le soleil levant.

>>> Réécoutez la chronique de Didier Varrod sur franceinter.fr

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