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Le replay de la semaine : Création Dominique A et Bertrand Belin

Bertrand Belin et Dominique A (photo : A. Pequin - TAP Théâtre Auditorium de Poitiers / M. Hartmann @bandits vision)
Bertrand Belin et Dominique A (photo : A. Pequin - TAP Théâtre Auditorium de Poitiers / M. Hartmann @bandits vision)

Le replay de la semaine : Création Dominique A et Bertrand Belin pour fêter les 10 ans du FNAC Live

C’était vendredi 3 juillet au studio 104 de la Maison de la radio. France Inter célébrait l’anniversaire du FNAC Live annulé suite à la crise sanitaire de la Covid. Sur scène, avec un public et deux artistes qui se retrouvaient sur un plateau, après des mois d’inaction forcée. Dominique A et Bertrand Belin devaient partager le site éphémère installé chaque année dans les prestigieux salons de l’Hôtel de ville de Paris.

Des lambris citoyens et républicains de la Mairie de Paris à la magie du studio de la Maison de la radio, le transfert ne s’est pas opéré sans mal. Puisque ce mouvement contraint a été aussi marqué par un si triste sentiment, la disparition brutale du créateur du FNAC Live, Benoit Brayer. Il a fallu faire vivre avec plus d’intensité encore cette maxime « le spectacle continue », malgré la crise et le deuil.

Renouer ainsi avec la magie du spectacle, des techniciens qui s’affairent pour produire le meilleur son, et ces émotions palpables de nos deux artistes dès les répétitions de l’après-midi. A l’heure dite, 20 heures, tout était là : le trac, l’émotion, et l’intensité naturelle de cette création. Deux présences physiques, deux répertoires, deux voix, deux styles qui tout à coup se croisent, s’interpellent et s’enchantent mutuellement. Les chansons n’appartiennent plus à leurs auteurs, elles sont libérées de leur matrice d’origine. Elles vont et elles viennent de l’un à l’autre, d’un chant à l’autre. Dès le premier titre nous sommes « remués ». La chanson de Dominique A « Je suis une ville » interprétée par Bertrand Belin prend ses nouveaux habits. Le geste artistique est puissant. Et les deux chanteurs guitaristes ne vont plus nous lâcher. Le sens de l’épure de Belin prend la lumière orangée de la voix de Dominique A. « Hyper nuit » leur va si bien.

Ils sont les premiers de cordée, accompagné de Thibaut Frisoni aux claviers, d’une escalade émotionnelle sans temps mort. Dans cette conquête de l’Everest musical que constitue un tel partage, on frôle le planté de drapeau à plusieurs reprises, notamment avec cette abrasive et bouleversante version de « Corps de ferme à l’abandon ». Le rock est là toujours en embuscade, l’électronique sort parfois du bois. Mais les styles ne sont pas de saison ce soir-là. C’est de la belle et grande musique tout simplement déployée pour raviver une mémoire neuve à Benoit Brayer.

Le concert se clôture par une relecture de l’une des plus belles chansons de Gérard Manset « Lumières ». Comme un étrange message et une question répétée comme un mantra « où sont passées les lumières qui nous guidaient ? ». La réponse était bien dans question.

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