Hackers au cœur de la résistance numérique
Sortie le 21 mars 2013
Ils s’appellent Anonymous, Wikileaks, Telecomix, Partis pirates, Chaos Computer Club… Ils sont nés geeks et n’ont qu’un seul credo : conserver à tout prix la liberté de communiquer et de partager, dans un internet de plus en plus surveillé. Bienvenue au cœur de la galaxie des hackers !
Échanger, s’informer librement, en temps réel et sans frontières : tel était le rêve de l’internet des «pionniers». Quarante ans plus tard, le réseau est devenu une extension du domaine de la lutte économique, et un enjeu de lutte politique.
Dans les démocraties, les législations se succèdent pour contrôler de plus en plus étroitement les échanges et ronger la liberté d’expression et le droit à la vie privée. Là où l’on s’embarrasse moins de droits de l’homme, on bâillonne et on surveille avec l’appui d’entreprises occidentales qui ferment les yeux sur les usages qui peuvent être faits de leurs «technologies de pointe». Certains d’entre nous sont nés avec un ordinateur dans les mains. Ils ont grandi sur la Toile, ne se séparent jamais de leur Smartphone et connaissent tous les avantages (et les pièges) des réseaux sociaux. Ce sont eux qui ont soutenu Wikileaks, aidé les cyberdissidents des printemps arabes, se sont mobilisés contre les projets de loi sécuritaires (ACTA, HADOPI…). Ils passent leurs nuits à exfiltrer de Syrie des vidéos témoignant de la répression, à décortiquer des textes de loi, à fomenter des raids d’agit-prop’ contre des sites gouvernementaux, à hacker des machines à tricoter ou à discuter avec les militants d’Occupy. Ils créent des FAI associatifs, des réseaux de communication autonomes, rêvent d’un Internet alternatif, et vont jusqu’à imaginer l’envoi d’un hacker dans l’espace. Avec les partis pirates, on les retrouve jusque dans les Parlements allemand ou européen. Ils réinventent la politique…
Amaelle Guiton est partie à leur rencontre et a interviewé ceux qui, sous le masque Anonymous de Guy Fawkes (l’esprit vengeur de la BD et du film V pour Vendetta) ou à visage découvert, savent se rendre indivisibles sur les «autoroutes de l’information» et aider ceux qui en ont besoin à le devenir. Elle donne la parole dans une langue claire et concise, et nous explique, point pas point : l’extrême diversité de leurs objectifs, les modes d’action et d’organisation, les usages et les possibilités du net, les logiques sécuritaires actuelles et les moyens pour s’en affranchir. Un panorama passionnant et accessible de l’activisme numérique, qui nous réapprend que le partage des cultures est toujours basé sur une éthique ! «L’information doit être libre»… et les ordinateurs peuvent changer la vie.