Centrafrique. Anthologie de la musique des Pygmées Aka
2 CD 2hH10 – Parution avril 2016 [parutions initiales : C558526-28 (1978) – C559012-13 (1987) – C561071-72 (2002)]
Les célèbres chants des Pygmées Aka, marqués d’une subtile polyphonie qui accompagnent les activités de chasse, de collecte de miel, ludiques et rituelles…, et impliquent quotidiennement l’ensemble de la communauté : il n’est pas de journée sans musique.
Les Aka sont l’un des trois groupes pygmées de Centrafrique. Ils vivent au sud-ouest du pays, dans la région de la Lobaye, zone de forêt particulièrement dense et entrecoupée d’étendues marécageuses. Ils s’établissent en petits groupes familiaux de trente à quarante personnes organisés en communautés démocratiques.
Il y a peu de temps encore, ces Pygmées étaient nomades, vivant dans la grande forêt équatoriale et n’en sortant qu’épisodiquement pour pratiquer le troc avec les Africains des villages alentour (troc de gibier contre du sel et du métal) ; la forêt subvenant à tous leurs autres besoins : vêtements en écorces d’arbres frappées, nourriture due à la chasse, à la petite pêche et à la collecte (fruits, racines, baies, miel et chenilles), habitat en petites huttes faites de branchages et couvertes de grandes feuilles.
Chez les Pygmées (tout comme dans les autres sociétés africaines), la musique est étroitement liée à la vie sociale et religieuse du groupe. Elle tient un rôle central dans toutes ses manifestations. Malgré certains points communs avec les autres musiques traditionnelles de cette région, celle des Pygmées s’en distingue radicalement par la pratique d’une polyphonie vocale hautement élaborée.
Les modalités d’exécution de cette musique ne font apparaître, de prime abord, aucune hiérarchie. Un individu assure la fonction de meneur du chant, son rôle consistant à entonner le chant et à l’animer, à le « relever » lorsqu’il faiblit, à lancer le chant suivant et, dans certaines circonstances, à le faire cesser : il est « celui qui anime ». Mais, une fois entonné, le chant devient une affaire collective, la voix de l’animateur se dissout dans la masse et, sauf pour des raisons rituelles bien définies, tous les membres de la communauté, hommes, femmes et enfants, y participent à part égale (tout un chacun peut, à tout moment, passer au premier plan musical, pour ensuite s’effacer et rentrer dans l’ordre commun). De même que l’édifice polyphonique s’échafaude graduellement au départ d’un chant, de même se désagrège-t-il, une fois achevé.
The famous singing of the Aka Pygmies, with its subtly distinctive polyphony, accompanies hunting, honey-collecting, games and rituals…, involving the whole community on a daily basis: not a day without music.
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