Ouzbékistan. Chants spirituels et soufis
1 CD 1h16 – Parution le 24 juin 2016
Issus de la culture soufie la plus tolérante, les chantres de cet enregistrement suivent la voie d’Ahmad Yasavi (XIIe siècle) : chants spirituels accompagnés par les instruments de la musique classique ouzbèke et zikr (litanies collectives) interprétés a capella – poésie et ferveur animent cet art sacré.
L’Asie centrale fut un important foyer dans la vie spirituelle du monde musulman. Sur les bases du zoroastrisme, du bouddhisme et du chamanisme se développèrent des formes mystiques variées. La tradition de chant spirituel qui s’est maintenue en Ouzbékistan se rattache à la Yasaviya, un courant important dont l’impact populaire est dû à un recueil de sagesses et conseils en vers turciques rédigés par Ahmad Yasavi (m. 1166).
Les chantres du répertoire spirituel sont présents aux fêtes privées données à certaines dates du calendrier musulman, à l’occasion d’un mariage, d’une circoncision ou d’un jubilée. Leur présence et leurs chants confèrent à ces événements gravité et sacralité.
Ces chants sont accompagnés par les instruments de la musique classique ouzbèke : les luths tanbur et dutôr occupent une place privilégiée et forment un duo parfait (le timbre incisif et vacillant des cordes de bronze du tanbur se combinant harmonieusement avec le timbre stable et grave des deux cordes de soie du dutôr) ; sur cette base, se déploient les sonorités de la viole à pique ghijak ou de la flûte traversière nay, qui avec le tambour sur cadre dôyra constituent un orchestre complet. Seules les séances de zikr (litanies collectives) sont chantées a capella, soutenues par le chœur des dévots scandant des formules sacrées.
Aucun des chanteurs réunis sur ce CD n’a reçu une éducation musicale académique mais leurs styles, authentiques autant par l’intention et l’impulsion qui les animent que par leur conformité aux canons de l’art sacré, recueillent l’adhésion de musiciens professionnels de haut niveau. Ainsi, c’est autant pour leur plaisir que pour participer à un acte méritoire, que des maîtres classiques unissent la voix de leur flûte ou de leur luth à celles de ces chanteurs, prodiguant un accompagnement instrumental inspiré et libre qui semble rendre un culte à la beauté autant qu’à la divinité.
The cantors of this recording stem, as adepts of Ahmad Yasavi (12th century), from Sufi culture at its most tolerant: spiritual chant accompanied by instruments of Uzbek classical music and zikr (collective litanies) performed a capella –a sacred art nourished by poetry and fervour.