Ouzbékistan. Turgun Alimatov

Maître autodidacte des luths dotâr et tanbûr, Turgun Alimatov se distingue surtout au délicat et rare sato (tanbûr à archet) au timbre précis et flou, net et brumeux.

« J’ai entendu la musique de Turgun Alimatov pour la première fois en 1977. J’étais venu à Tachkent, Ouzbékistan, étudier la musique d’Asie centrale au Conservatoire de Tachkent et de tout ce que j’ai écouté cette année‐là, les exécutions élégantes et laconiques de Turgun Alimatov au tanbûr (luth à long manche avec frettes surélevées), au dotâr (luth à deux cordes) et au sato (...) m’ont le plus impressionné. Cet homme est un maître, ai‐je pensé après avoir écouté les enregistrements de Turgun pour le label Soviet Melodiya, je dois le rencontrer. Treize ans plus tard, cette rencontre a eu lieu, marquant le début d’une amitié très chère avec un créateur musical que je suis venu à considérer comme l’un des plus grands musiciens de notre temps. » Theodore Levin.

Turgun Alimatov (1922‐2008), était un maître du tanbûr, du dotâr et du sato dont il fut l'artisan de la renaissance. Il commença sa carrière avec le violon au théâtre dramatique musical Muqimi de Tachkent. En 1948, Turgun Alimatov rejoignit la radio nationale où il joua avec tous les ensembles qui s'y succédèrent, ce jusqu'en 1982. Les innovations de Turgun Alimatov suscitaient le scepticisme des Anciens. Malgré tout, ses créations lui ont valu un nombre croissant d'admirateurs et ses inter‐prétations néo‐classiques sont devenues à leur tour des classiques pour les nouvelles générations.

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