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Ce que peut la littérature

Alain Finkielkraut (sous la direction de)
Alain Finkielkraut a créé un style : l’intranquillité. Cela fait plus de vingt ans qu’avec ses mains mobiles, ses pantalons fripés et son vibrato radiophonique, le philosophe questionne là où ça fait mal. Toujours véhément, parfois courroucé, mais jamais sans … Lire la suite Lire la suite
Parution : 04.10.2006
Thèmes : Philosophie
Distributeur : Stock
ISBN : 978223405914-6

18,50

Alain Finkielkraut a créé un style : l’intranquillité. Cela fait plus de vingt ans qu’avec ses mains mobiles, ses pantalons fripés et son vibrato radiophonique, le philosophe questionne là où ça fait mal. Toujours véhément, parfois courroucé, mais jamais sans pertinence. Normal. Cet homme anxieux est mal à l’aise dans son époque. Une époque qui, comme il s’en afflige, a fait de l’absence de nuances son titre de gloire. Foi contre foi, vérité contre vérité, « trip » contre « trip » – « Finkie » n’a pas de mot assez durs pour flétrir cette « défaite de la pensée », ou pour pleurer la disparition de la conversation, emportée par le déluge de soliloques qui peuplent désormais la rumeur du monde. Mais voilà : en ouvrant largement son émission Répliques aux écrivains, en consacrant de nombreux duels à la réflexion sur la littérature, Finkielkraut a peut-être – un peu – contribué à retarder l’accomplissement du grand décervelage. Un recueil d’entretiens, publié sous le titre Ce que peut la littérature, rassemble les meilleurs joutes critiques dont il a été l’arbitre. Avec Pierre Manent, Mona Ozouf, Claude Habib, Antoine Compagnon, Marc Fumaroli ou Thomas Pavel, l’animateur de Répliques n’a qu’un objectif : extorquer aux grandes oeuvres leur secret indémodable. Qu’il dialogue avec ses invités à propos d’un inédit de Henry James ou du sentiment européen de Joseph Roth, qu’il évoque la peinture du destin chez Coetzee ou salue la conscience antitotalitaire de Boris Pasternak, Finkielkraut a l’art de retourner les chef-d’oeuvres en arme, pour « désimplifi er » le réel. Pour l’arracher à l’« éblouissante clarté des archétypes ». Pour lui restituer son épaisseur narrative et, peut-être, son pesant de tragédie. La littérature seraitelle, en fait, la vraie vie ? Tout en rappelant que Sartre, au temps des Mains sales, avait conclu à l’impuissance de la littérature, et qu’il avouait même : « En face d’un enfant qui meurt, La Nausée ne fait pas le poids », Finkielkraut préfère, avec Barthes, « vivre selon la nuance ».

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